Main dessinant la courbe de l'inflation avec un sablier

Investir en période d’inflation : comment protéger votre capital?

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Il y a quelques mois, à partir de la fin octobre 2023, les marchés obligataires et actions ont profité d’un magnifique rallye de fin d’année. La publication de chiffres économiques « rassurants », tels que la confirmation de la baisse de l’inflation des deux côtés de l’Atlantique et un ralentissement modéré de la croissance, a incité les marchés à faire l’une des choses qu’ils font le mieux : réagir de manière exubérante. Cependant, depuis lors, comme nous le pensions chez CapitalatWork, la situation a bien changé.


Fin 2023, le consensus économique tablait sur une succession de près de 7 baisses de taux pour la réserve fédérale américaine, et 6 baisses pour la banque centrale européenne, soit des taux directeurs en baisse de plus de 1,5% sur l’année. Ce scenario, impliquait nécessairement que les problèmes d’inflation ne seraient qu’un lointain souvenir, ce qui semblait terriblement optimiste. Pourtant, l’avenir nous a donné raison. Aujourd’hui, il n’est plus question que de 1 à 2 baisses pour la Fed et 2 à 3 baisses pour la BCE.

Une inflation persistante

La cause de ce revirement de situation ? L’inflation persiste, les économies résistent et les entreprises prospèrent. En conséquence, les marchés obligataires ont souffert de la hausse de taux cette année et sont pour la plupart dans le rouge. Les marchés d’actions quant à eux ont été sauvés par la résilience très forte des entreprises qui publient à nouveau des résultats solides.

Politique fiscale et dépenses gouvernementales

Les raisons de la persistance de l’inflation sont multiples. Si les politiques monétaires restrictives actuellement en vigueur ont pour but de la faire baisser, les politiques fiscales jouent en revanche le rôle inverse. Et les dépenses gouvernementales sont en hausse continuelle, creusant chaque jour un peu plus le gouffre du déficit public. Aux Etats-Unis par exemple, le budget fédéral 2024 table sur des dépenses de 6.500 milliards de dollars alors que les recettes sont estimées à 4.900 milliards, soit 24% du budget annuel qui se finance à crédit. 1.600 milliards vont s’ajouter à la dette publique américaine qui dépasse déjà les 34.000 milliards. La situation n’est pas plus rose sur le vieux continent. Cet argent, qui est dépensé par les états de différentes façons, finit sa course dans l’économie et alimente l’inflation. 2024, année électorale majeure, ne dérogera certainement pas à la règle.

Tensions sur l’emploi et viellissement de la population

Chez CapitalatWork, nous pensons que d’autres facteurs structurels contribuent également à l’inflation. Les tensions sur le marché de l’emploi par exemple, poussent les salaires à la hausse, et alimentent l’inflation. Le vieillissement de la population est un autre facteur important, qui va contribuer à la hausse des dépenses publiques pour de nombreuses années encore.

Protectionnisme et relocalisations

Enfin, les mesures de protectionnisme et les relocalisations des chaines de production depuis des pays où le coût de la main d’œuvre est faible vers nos pays où il est élevé ont aussi un impact sur l’inflation. Heureusement, l’émergence des nouvelles technologies devrait atténuer cet effet grâce aux gains de productivité.

Et si l’inflation était une opportunité?

Comme le disait Milton Friedman: « Inflation is taxation without legislation ». L’inflation, bien que perçue comme un défi, peut également être vue comme une opportunité pour les investisseurs souhaitant protéger et faire fructifier leur capital sur le long terme. En effet, les marchés financiers offrent aujourd’hui plusieurs possibilités pour y parvenir !

Un marché obligataire florissant

Actuellement, le marché obligataire offre des opportunités intéressantes pour les investisseurs. La hausse des taux d’intérêt a ramené ce marché sous le feu des projecteurs, après plusieurs années de désintérêt. Les obligations d’Etat allemandes à 10 ans, considérées comme le placement obligataire le moins risqué en euro, offrent actuellement un rendement de 2,55%.

L’équivalent américain offre pour sa part 4,6%. Les obligations d’entreprises notées « Investment Grade » permettent d’y ajouter en moyenne 0,5% de rendement supplémentaire. Pas question cependant de foncer tête baissée.

Certains débiteurs, dont de nombreux pays, sont dans une situation financière compliquée et souffrent de la hausse des taux. Le travail de nos analystes et gestionnaires, portant sur la sélection et d’étude de bilan est indispensable au choix des émetteurs d’obligations.

Au sein des obligations gouvernementales, les obligations liées à l’inflation offrent l’opportunité de voir la valeur de remboursement ainsi que les coupons ajustés de l’inflation accumulée pendant la durée de vie de l’obligation.

Ce type de papier est particulièrement intéressant lorsque les attentes du marché concernant l’inflation sont faibles. Aujourd’hui, si l’inflation reste supérieure à environ 2%, le rendement de ces obligations sera supérieur à celui des obligations classiques, et permettra de protéger les détenteurs contre une inflation qui resterait encore élevée pour une longue période.

C’est une des raisons pour lesquelles, chez CapitalatWork, ces obligations occupent une part importante de notre stratégie. Attention cependant au fait que le fonctionnement un peu particulier de ces obligations est basé sur le calcul de l’indice des prix à la consommation (CPI). Comme chacun le sait, cet indice est basé sur un panier qui varie d’un pays à l’autre et qui ne correspond pas forcément à l’inflation réellement subie par les consommateurs. La protection n’est donc pas parfaite.

La place des actions dans cet environnement

Finalement, ce sont les actions qui offrent probablement la meilleure protection contre l’inflation réelle. L’investisseur qui achète les actions d’une entreprise capable de tirer profit d’un environnement inflationniste en récoltera nécessairement les bénéfices à long terme. La sélectivité est également essentielle ici !

Toutes les entreprises ne peuvent pas augmenter leurs prix lorsque leurs coûts de fonctionnement augmentent. Celles qui n’ont pas cette capacité n’auront d’autre choix que de voir fondre leurs profits. Le concept de « pricing power » revêt ici toute son importance. Les entreprises bénéficiant par exemple d’avantages concurrentiels durables auront tendance à profiter d’un meilleur pouvoir de fixation des prix, ce qui sera finalement positif pour l’actionnaire.

Un article écrit par Pierre-Henry Oger pour l’Agefi Luxembourg

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